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mercredi 11 février 2015

Arbitraire : Kinshasa : Christopher Ngoyi présenté au ...cabinet du ministre de l’Intérieur

Congo Independant
10/02/2015

Christopher Ngoy Mutamba
La police judiciaire a organisé, mardi 10 février, au cabinet du ministre de l’Intérieur et secrétaire général du parti présidentiel, Evariste Boshab, une "cérémonie" de "présentation" de l’activiste de la société civile, Christopher Ngoyi Mutamba. 
Tous les chefs barbouzes de la République (Kalev Mutond de l’ANR, François Beya de la DGM etc.) étaient présents. 
Arrêté - enlevé? - lors des manifestations des 19, 20 et 21 janvier dans la capitale, Ngoy, qui semblait en "bonne santé", a été détenu au secret trois semaines durant. Et ce en violation des articles 18 et 19 de la Constitution relatifs notamment à la durée de la garde à vue et au respect des droits de la défense. 
"Conspirateurs" pour les kabilistes, Ngoy et les autres détenus passent au yeux de l’opinion pour des Résistants à un despote qui tente d’exercer le pouvoir d’Etat en violation de la Constitution. 

Selon Evariste Boshab, l’organisation de cette "cérémonie" a pour but de "rassurer" l’opinion et les organisations de défense des droits de l’Homme sur le fait que Christopher Ngoyi Mutamba est "bel et bien vivant". Et qu’il va être déféré à l’office du procureur général de la République. Près de trois semaines après. Au lieu de 48 heures. 

Lors du point de presse qu’il a animé jeudi 5 février, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a déclaré que Ngoyi est poursuivi pour «une série d’incriminations» : incendie volontaire, actes de pillage et incitation à la haine raciale à l’égard de marchands chinois. 

Mardi 10 février, le commissaire provincial adjoint de la police judiciaire a monté les enchères. Selon lui, Ngoyi Mutamba "fait partie des organisateurs des manifestations de rue des 19 et 20 janvier 2015 dont le but déclaré était de renverser les institutions de la République". Et de préciser qu’il est poursuivi pour "dix infractions". 

Outre l’incendie volontaire, vandalisme et incitation à la haine raciale déjà égrenés par Mende, il ajoute : propagande subversive, incitation à la désobéissance civile, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline, ou encore atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Ouf! On notera que l’Officier de police judiciaire est resté muet sur la matérialité des faits. 

Violation de la Constitution 
"Toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle, (...)", énonce l’article 18-1 de la Constitution. Questions : à partir de quel moment, l’accusé Ngoyi Mutamba a-t-il été informé des charges qui lui sont imputées? A-t-il été autorisé à entrer en contact avec sa famille ou avec son avocat? 

"La garde à vue ne peut excéder quarante huit heures. A l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente" (article 18-3). A-t-il été entendu par un magistrat du Parquet? La réponse est : Non! Pourquoi la police judiciaire l’a-t-il "gardé à vue" durant près de trois semaines en violation des droits de la défense prévus dans la Constitution? Ces vices de forme ne mettent-ils pas à nu l’illégalité de la procédure? 

Un pouvoir aux abois 
Au lieu d’impressionner, les affirmations tapageuses du commissaire provincial adjoint de la police judiciaire kinoise selon lesquelles Christopher Ngoy Mutamba "fait partie des organisateurs des manifestations de rue des 19 et 20 janvier dont le but déclaré était de renverser les institutions de la République" ne manqueront pas de faire sourire. Et pour cause, la population congolaise semble avoir conjuré la peur et la résignation. Elle paraît déterminée à croiser le fer avec le pouvoir kabiliste. La Constitution promulguée le 18 février 2006 ne confère-t-elle pas, en son article 64-1, à "tout Congolais le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation" de ses dispositions? 

Les propos de cet OPJ présentent tous les contours d’un chant de cygne. Le chant de cygne d’un pouvoir aux abois. Un pouvoir illégitime parce que inefficace et despotique. Et peu respectueux de la vie et de la dignité de la personne humaine. 

Depuis la publication de l’ouvrage pseudo-scientifique d’Evariste Boshab intitulé "Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation", en juin 2013, "Joseph Kabila" et les "durs" de son régime ne cessent de "jouer au chat et à la souris" avec l’opinion nationale en ce qui concerne l’alternance démocratique censée profiler à l’horizon 2016. C’est désormais un secret de Polichinelle d’affirmer que le chef de l’Etat en exercice résiste difficilement à la tentation de briguer un troisième mandat en dépit de l’interdit constitutionnel. L’homme se tait. Il laisse ses "petits soldats" se répandent en déclarations contradictoires cousues de fil blanc. 

Du 19 au 21 janvier, des manifestations avaient éclaté à Kinshasa et dans plusieurs autres villes du pays dont Goma pour dénoncer le projet de loi électorale alors examiné au Parlement. Pacifiques, ces manifestations ont dégénéré en émeutes suite à la répression d’une rare violence menée par des policiers et des éléments de la garde prétorienne de "Joseph Kabila". Bilan officiel : vingt-sept morts. "Quarante-deux" tués soutiennent, pour leur part, des organisations de défense des droits humains dont l’Ong Human Right Watch. 

On le sait, le vote à l’Assemblée nationale, le 17 janvier, du projet de loi électorale conditionnant l’élection présidentielle à l’achèvement des opérations du recensement de la population a servi de détonateur. Alors que l’article 73 de la Constitution impose l’organisation du scrutin présidentiel dans un délai de 90 jours avant la fin du mandat du président en exercice (19 décembre 2016). Le risque d’un "glissement" par un report de la présidentielle de 2016 devenait patent. 

C’est au cours de ces manifestations que le défenseur des droits humains Ngoyi Mutamba a été "enlevé", selon la formule usitée tant par ses camarades que sa famille. 

Une justice inféodée à "Joseph Kabila" 
Interrogé à ce sujet, vendredi 6 février, par un journaliste de radio Okapi, Mende a menti sciemment en prétendant que les avocats de Ngoyi "le voient". Et que "sa famille sait où il est". Il ajoutait que Ngoyi allait être présenté à un juge "dans les 24 heures". 

En réaction, la famille Ngoyi publiait dimanche 8 février un communiqué qui démentait les affirmations de ce membre du gouvernement : "Nous, la famille biologique de Monsieur Christopher Ngoyi Mutamba, faisant suite à la déclaration du ministre de la communication de la République Démocratique du Congo, Monsieur Lambert Mende, dans laquelle il a prétendu ce jeudi 05 février 2015 que Monsieur Christopher Ngoyi Mutamba recevait la visite de sa famille ainsi que celle de ses conseils, nous venons rassurer l’opinion publique sur la fausseté de cette déclaration". 

Questions finales : pour un Etat qui s’est affublé de l’épithète "démocratique" - ce qui suppose au minimum l’existence de la séparation des pouvoirs -, n’est-il pas inquiétant qu’un prévenu soit présenté au public non pas au Parquet, par un magistrat, mais au cabinet d’un membre de l’exécutif national qui est par ailleurs le secrétaire général du parti du chef de l’Etat, le PPRD (parti du peuple pour la démocratie et la reconstruction)? Devrait-on conclure que l’affaire Christopher Ngoy est une affaire politique? 

Selon le commissaire provincial adjoint de la police judiciaire, "d’autres personnes seront appelées prochainement comme Ngoy devant la justice pour les même faits". De quelle justice parle-t-il? S’agit-il de cet appareil judiciaire qui n’inspire que défiance et mépris du fait de sa vénalité autant que de son inféodation à la personne de "Joseph Kabila"? B.A.W (avec AFP)

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