Le Monde.fr
18/03/2015
Le secrétaire général de l'Elysée aux affaires africaines et malgaches, Jacques Foccart, en 1968.
Crédits STF/AFP
Troisième « dossier Foccart » de la série du « Monde Afrique » qui publie en exclusivité les bonnes feuilles du livre de Jean-Pierre Bat La Fabrique des barbouzes, histoire des réseaux Foccart en Afrique (Nouveau Monde Editions, à paraître le 19 mars).
En amont du colloque Foccart qui réunit les 26 et 27 mars à Paris, seront publiés, durant toute la semaine, des articles autour de Jacques Foccart et de la question des archives, donc de la mémoire en Afrique francophone.
Le leader du Mouvement national congolais, Patrice Lumumba, le 27 janvier 1960, à Bruxelles.
Crédits AFP
Brazzaville 1960. Un nouvel acteur entre en scène. Le bouillonant colonel Gamal Abdel Nasser, figure du tiers-mondisme et du mouvement des « non-alignés », s’implique désormais au Congo. La République arabe unie s’immisce dans l’imbroglio post-décolonisation et entend bien cornaquer la politique anti-occidentale donc anti-française. En lien avec le charismatique président ghanéen, Kwane N’Krumah, le colonel Nasser va apporter un soutien politique et militaire considérable à Patrice Lumumba, premier ministre révoqué par le président congolais Joseph Kasavubu. Depuis Stanleyville [devenu Kisangani], Patrice Lumumba dirige vaille que vaille son gouvernement clandestin avec Antoine Gizenga. Le soutien du Caire n’échappe pas aux agents du Sdece qui, en lien direct avec Jacques Foccart, vont s’échiner à contrer le dessein nassérien au Congo.
Pendant ce temps-là au Katanga, Moïse Tshombé peut compter sur le soutien de l’abbé-président Fulbert Youlou. Depuis Brazzaville, l’abbé Youlou organise et coordonne le soutien des chefs d’Etat d’Afrique francophone à Tshombé. C’est sur son riche territoire sécessionniste du Katanga que sera transféré Patrice Lumumba, assassiné le 17 janvier 1961. Un mois plus tard, l’abbé Youlou se rend à Elisabethville [ actuelle Lubumbashi] et affiche son soutien à Tshombé.
A suivre ...
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