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lundi 6 avril 2015

« Aux Etats-Unis d’Afrique »

d’Abdourahman A. Waberi
Editions Jean-Claude Lattès

Rarement fiction sur l’Afrique aura aussi bien parlé de l’Europe. 

Et pour cause : dans Aux Etats-Unis d’Afrique (2006), l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi inverse les rôles, faisant du continent noir le centre économique et intellectuel du monde, tandis que les damnés de la terre se concentrent dans une Euramérique indigente ; partant, il tend un miroir à l’Occident – celui du monde réel. 

Dans ce roman, donc, l’Afrique est une fédération d’Etats dont le cœur bat à Asmara (Erythrée), capitale fédérale. Ici, la population se presse dans les restaurants « McDiop » et les salons de café « Sarr Mbock », les rues portent le nom de grandes figures historiques, artistiques et intellectuelles du continent, les immigrés sont traqués férocement. Comme « Yacouba » – un surnom qui dispense de l’appeler par son vrai nom, imprononçable, Maximilien Geoffroy de Saint-Hilaire –, qui a fui sa Suisse natale ravagée par une guerre ethnico-linguistique, ils sont des millions à errer, le regard perdu, dans les rues d’un eldorado utopique. 


Et puis il y a Maya, « Malaïka », jeune fille blanche née en Normandie et adoptée, encore bébé, par « Docteur Papa », un médecin ayant sillonné l’Europe au cours de voyages humanitaires. De sa terre natale, elle ne connaît, à l’instar de la majorité des citoyens des Etats-Unis d’Afrique, qu’une chanson, signée de Claude Nougaro : « Armstrong je ne suis pas noir / Je suis blanc de peau / Quand on veut chanter l’espoir / Quel manque de pot »… 

Enfant, Malaïka observe avec pudeur, à Asmara, le transparent Yacouba et ses semblables. En grandissant, la voilà qui s’oriente vers une carrière d’artiste – elle fait les Beaux-Arts à Accra (Ghana). De chapitre en chapitre, Abdourahman Waberi papillonne sur des instants fugitifs ou des épisodes plus longs de l’existence de celle qui devient une jeune femme et qui, plus tard, sera amenée à retourner en France, à la recherche de ses racines. Avec beaucoup de lyrisme, il s’attache entre-temps à croquer une civilisation parfois dure et injuste, mais toujours fière d’elle-même et aveugle aux autres. En un mot, nombriliste. 

L’écrivain ne cherche pas à montrer à l’Afrique – la vraie – la voie à suivre – sinon celle de l’unité. Les Etats-Unis d’Afrique, tels qu’il les décrit, ne sont ni un idéal à atteindre ni un écueil à éviter à tout prix. Et, par le jeu du miroir, cette absence de jugement manichéen s’applique évidemment à l’Occident. La question n’est pas là. A travers ce roman qui oscille entre science-fiction au présent et parabole poétique, Abdourahman Waberi nous parle, avec un grand talent, d’un monde où rien n’est joué d’avance : un monde perfectible. 

Lu sur : 
http://encresnoires.blogspot.be/

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