************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

mercredi 8 avril 2015

L’agroécologie, une solution pour la sécurité alimentaire en Afrique

LE MONDE
08/04/2015

Des paysans traversant une rizière à Ehoala, près de Fort-Dauphin, Madagascar. 
Crédits ; Roberto Schmidt / AFP 

D’ici à la fin du siècle, les paysages et les sociétés d’Afrique connaîtront d’importantes transformations. La croissance du continent sera forte. On le souhaite pour qu’y soit éradiquée la faim. Les moteurs en sont les progrès en matière de gouvernance, d’éducation, de santé et d’infrastructures, ainsi que le potentiel que représentent les ressources du sous-sol et l’agriculture dont on ne mesure pas toujours toute l’importance. 

Importance politique d’abord. La population rurale restera majoritaire en Afrique durant les trente années à venir. Le continent vit une rapide urbanisation mais, dans le même temps, ses campagnes continuent de se peupler. Pour des raisons économiques et climatiques, on migre vers les villes mais aussi vers des zones rurales moins peuplées où l’agriculture offre des opportunités. 

Importance économique ensuite. L’Afrique est le continent où une extension des cultures et une progression des rendements sont possibles. Cela permettra de créer de nombreux emplois dans l’agriculture et les activités connexes et de réduire des déficits commerciaux injustifiés. L’Afrique devient ainsi le pôle de croissance alors que nous réalisons qu’un développement à base d’énergies fossiles bon marché a déclenché le dérèglement du climat.

L’Afrique peut-elle suivre cette voie ? Non, car si l’Afrique suivait ce « modèle » historique, les crises que ses populations endurent depuis les années 1970, de la Corne de l’Afrique au Sahel, se multiplieraient. Le continent africain peut faire de son agriculture un levier de développement et de lutte contre le bouleversement climatique qui le frappe. 

Vers une révolution agronomique 
Les agriculteurs d’Afrique peuvent contribuer à la nouvelle révolution agronomique qui, dépassant la première révolution verte, réconcilie intensification agricole et climat, de la parcelle au paysage. Le formidable puits de carbone qu’est le massif forestier du bassin du Congo doit continuer à être protégé de la déforestation et de la dégradation. Des paysages agricoles, agroforestiers ou pastoraux qui stockent du carbone et capturent l’azote atmosphérique doivent être défendus voir restaurés comme on l’a fait au Niger ou au Burkina Faso. Car, en agriculture tropicale, les rendements comme la tolérance à la sécheresse dépendent de la teneur en matière organique des sols. Les forêts, les arbres, les haies atténuent les irrégularités et les excès de l’eau et de la température. Leurs racines, leurs feuilles enrichissent les sols. 

Pour émerger comme puissance agricole mondiale, l’Afrique doit mobiliser l’intelligence de ses jeunes agriculteurs et ses jeunes agronomes pour mettre au point les associations et les successions les plus savantes des plantes, des techniques de fertilisation, des solutions de conservation de l’eau et des sols, de lutte contre les ravageurs, etc. 

En outre, car « on ne fera pas une révolution doublement verte dans une seule ferme », l’Afrique pourra compter sur la capacité de ses communautés rurales à gérer ensemble leurs territoires, c’est-à-dire à appliquer des règles nouvelles de partage juste et équitable des espaces cultivés et pâturés, des espaces privés et des communs et de respect des ressources naturelles à conserver car elles rendent des services à tous, au-delà de la génération présente. 

Plus d’ambitions pour l’agroécologie 
A la lumière de l’expérience de nombreux partenaires africains de l’Agence française de développement, trois dimensions sont indissociables pour aller dans cette direction : d’abord, une politique de décentralisation rapprochant les communautés entre elles et avec l’Etat doit permettre aux collectivités rurales de porter des projets de transformation économique et agroécologique de leurs territoires ; ensuite, des politiques agricoles volontaristes, faisant en sorte que les jeunes agriculteurs s’approprient ces objectifs ; qu’ils soient non seulement fiers de leurs actions mais aussi qu’ils croient en leurs capacités à intensifier la production de manière agroécologique et en la capacité des marchés à leur assurer de meilleurs revenus et de meilleures conditions de vie ; enfin, une politique de protection de la nature doit lutter contre la destruction d’écosystèmes et même les restaurer. 

Selon le niveau d’engagement des acteurs politiques africains, et de leurs partenaires internationaux, sur ces trois questions essentielles l’Afrique participera activement à la lutte contre le réchauffement tout en assurant son développement ou non. Les scénarios catastrophiques faits d’érosion, de déforestation, de désertification, de migrations rapides et de conflits, n’ont rien d’improbables. De nombreuses communautés rurales d’Afrique nous montrent la voie. Soutenons-les. 

Le Fonds vert pour le climat, créé lors de la conférence de Copenhague en 2009, devra appuyer les pays et les territoires ruraux qui engagent de telles dynamiques conciliant impératifs écologiques et impératifs de développement. 

Jean-Luc François, 
responsable de la division agriculture, développement rural et biodiversité de l’Agence française de développement (AFD). 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire