LE MONDE
16/07/2015
L’écrivain congolais In Koli Jean Bofane livre une histoire récente du Congo par ses artistes. Texte long et passionnant! Où l’on découvre des Blancs qui ont l’air gentils, des singes en pleine réflexion, les premiers germes de l’indépendance, les lumières du Katanga et l’incroyable chaudron culturel de Kinshasa.
Monsengo Shula, Ata Ndele Mokili Ekobaluka (Tôt ou tard le monde changera),
2014
Acrylique et paillettes sur toile, 130 x 200 cm
Collection privée
© Monsengo Shula
Photo © Florian Kleinefen
Au milieu des années 1920, le Congo vit sous l’ordre colonial et son peuple vaque sans trop de soubresauts à la grandeur de la Belgique, à qui le roi Léopold II vient de céder ce territoire dépassant de plus de quatre-vingts fois la taille de son propre royaume, niché là-bas, au bord de la mer du Nord. Au centre du Congo se trouve la province du Kasaï-Occidental avec sa capitale, Luluabourg (aujourd’hui Kananga).
Le peuple issu des deux Kasaï, les Balubas, a jadis fait partie d’un empire puissant et la fierté de cette gloire passée est encore présente en chacun de ses ressortissants. De ce fait, ils sont réputés tenir fermement à leurs traditions : les règles du mariage coutumier se doivent d’être respectées à la lettre, la nourriture que l’on consomme doit n’obéir qu’à la recette édictée par les anciens, la langue Tshiluba ne doit jamais être oubliée, même lorsque l’on vit des décennies en diaspora. Autrement dit, la parole des ancêtres est sacrée au Kasaï.
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