Digital Congo
07/04/2011
Les informations de la boîte noire sont d’autant précieuses qu’elles vont permettre, quelle que puissent être les causes de l’accident, d’arrêter des mesures préventives pour éviter pareille catastrophe à l’avenir.
L’enquête sur les circonstances et les causes du crash du Bombardier CRJ-100 de la Monusco, survenu le lundi 04 avril 2011 sur la piste de l’aéroport international de N’Djili, va s’appuyer désormais une pièce capitale: la boite noire. Celle-ci a été retrouvée dans les décombres de l’aéronef, selon l’information livrée aux médias mercredi par le porte-parole de la mission onusienne en République Démocratique du Congo.
Ce qui est connu jusque-là, c’est le bilan de 32 morts sur 33 personnes qui se trouvaient a bord de cet avion qui était parti de la ville de Goma pour Kinshasa, avec une escale à Kindu, dans la province du Maniema et une autre à Kisangani, en Province Orientale.
L’autre donnée connue est que l’appareil s’est présenté dans le site aéroportuaire de N’Djili sous un temps orageux.
L’accident serait-il dû à une défaillance, technique ou humaine ? La question, qui est au centre de toutes les conversations, reste posée.
Prévenir d’autres catastrophes du genre
La découverte de la boite noire rassure tous ceux qui, des familles des victimes jusqu’aux responsables de la Monusco- en passant par les autorités gouvernementales (le Premier ministre Adolphe Muzito était à Ndjili-Aéro mardi) cherchent à connaître la vérité de la tragédie qui vient d’endeuiller la RDC ainsi que plusieurs Etats d’Afrique, d’Europe et d’Asie dont les ressortissants ont péri à cette occasion. Au lieu de continuer à spéculer, tout le monde devrait désormais se mettre dans l’attente des conclusions de la commission d’enquête ad hoc, à laquelle ce témoin électronique à charge et à décharge a été remis.
Les informations de la boite noire sont d’autant précieuses qu’elles vont permettre, quelles que puissent être les causes de l’accident, d’arrêter des mesures préventives pour éviter pareille catastrophe à l’avenir.
Ainsi, au-delà de leur aspect technique, les renseignements contenus dans la boite noire pourraient servir à titre didactique et pédagogique. Il serait en effet important que les navigants, les aiguilleurs du ciel comme les gestionnaires du secteur de l’aviation civile en République Démocratique République.
Démocratique du Congo sachant à quoi s’en tenir non seulement en temps orageux mais aussi par rapport aux normes techniques à observer pour la sécurité des vols.
Les sons discordants qui émanent de la Monusco, où l’on insiste sur le fait que c’est la première fois, depuis 1999, qu’un aéronef de cette organisation crashe, et de la RVA, où des voix s’élèvent pour déplorer un déficit de collaboration entre cette régie et la mission onusienne au Congo indiquent qu’il y a un problème. L’unique pièce de nature a mettre tout Ie monde d’accord n’est autre que cette boite noire. A ce titre, celle-ci mérite une protection spéciale et une exploitation transparente afin que l’on ne se trompe pas de cible dans la recherche des responsabilités.
Un aiguilleur du ciel sous le traumatisme
Parmi les témoins oculaires du feuilleton tragique vécu par plusieurs dizaines d’autres le lundi 04 avril dans l’après-midi à l’aéroport international de N’Djili figurait l’agent de la RVA (Régie des Voies Aériennes) commis à la surveillance des mouvements d’avion dans le périmètre de la ville de Kinshasa et ses environs. Cet aiguilleur du ciel, haut perché à la tour de contrôle, à tout vu, mieux que quiconque.
On laisse entendre qu’émotionné par ce qui s’est passé sous ses yeux, il n’est toujours, pas sorti qui choc qui a provoqué en lui un terrible traumatisme. En conséquence, il lui est jusqu’ici difficile de se mettre à la disposition de la commission d’enquête, aux fins de donner sa version des faits. On croit savoir que sa verbalisation, le moment venu, serait d’un apport décisif dans la collecte des données liées à la phase ultime et tragique de l’atterrissage manqué de l’aéronef de la Monusco.
Enième mauvais point pour la RDC
En attendant que le mystère du crash du lundi 04 avril 2011 soit élucidé, la République Démocratique du Congo vient de se faire attribuer un énième mauvais point dans les milieux aéronautiques internationaux. Cette nouvelle catastrophe vient de ternir davantage l’image d’un pays désormais fiche comme une « zone rouge » en matière de transport aérien.
Selon les rapports des experts aussi bien de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) que de IATA (Association Internationale des Transporteurs Aériens), le territoire congolais, en dépit des efforts fournis en vue de l’amélioration de I’état de certaines pistes et aérogares, des équipements d’assistance au sol et de lutte anti-incendie ainsi que de formation et recyclage des ressources humaines, continue de souffrir de la présence d’installations aéroportuaires non-conformités aux standards internationaux, de beaucoup de légèreté dans le contrôle de l’état technique des aéronefs, la délivrance des licences de pilotage et des certificats de navigation aérienne, etc.
Le ministères congolais des Transports ainsi que les responsables de l’avion civile dans notre pays devraient d’ores et déjà se sentir fort interpellés par Ies dégâts humains et matériels enregistrés en début de semaine sur la piste de N’Djili. Que l’accident de l’appareil onusien serve de nouvelle alerte au renforcement des mesures de sécurité en vol comme au sol sous les cieux congolais, où le « fula-fula » aérien a pris le pas sur une exploitation ordonnée et sécurisée du transport aérien.
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