Radio Okapi
04/05/2011
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| Matata Ponyo, Ministre des Finances de la RDCongo. Photo lesoftonline.net. |
Le ministre des Finances l’a affirmé vendredi 29 avril devant la presse, lors d’une séance de restitution des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale auxquelles il a participé pour le compte de la RDC les 16 et 17 avril dernier à Washigton, aux Etats Unis.
En marge de ces réunions, le ministre Matata Ponyo a eu plusieurs séances de travail avec différents partenaires financiers de la RDC.
Pour arriver à cette affirmation, le ministre se base notamment sur les réserves en devises dans les comptes de la Banque centrale qui correspondent à ce jour à deux mois d’importation, les salaires de certains fonctionnaires de l’Etat qui sont payés actuellement régulièrement etc.
Le ministre des Finances précise :
Pour une certaine catégorie de citoyens congolais, nous sommes en train de rentrer dans le payement des salaires qui s’étalent généralement du 20 au 30. Nous avons donc régularisé la situation qui concerne les policiers qui ont déjà touché leur salaire du mois d’avril, nous avons régularisé la situation de l’armée, nous l’avons fait aussi pour l’Enseignement primaire et secondaire. Nous voudrions aussi vous rassurer que les réserves de changes se consolident. Ces réserves qui étaient donc à 78 millions de dollars vers 2008, culminent aujourd’hui à 1 milliard 400 millions de dollars et permettent à notre pays d’avoir plus de 8 semaines, près de 2 mois de réserves d’importation.
Des réserves en devises qui correspondent à 2 mois d’importation ce peu de choses quand on sait qu’il y a des pays qui ont des réserves équivalentes jusqu’à 10 ans d’importation.
Le ministre des Finances l’a bien reconnu. « Mais c’est déjà quelque chose puisque il y a quelques années, le gouvernement congolais n’avait aucun stock de sécurité en banque lui permettant de tenir le coup pendant les mauvais jours » a-t-il souligné.
Curieusement, les bailleurs de fonds sont aussi du même avis. Le FMI a félicité le gouvernement congolais et lui a même accordé un bonus de 80 millions de dollars, au terme de la 3e revue de l’accord qui lie cette institution financière internationale au pays qui s’est avéré excellente.
La Banque africaine de développement, BAD, s’est montrée favorable à l’examen d’un appui budgétaire au gouvernement congolais, à cause des progrès observés dans l’économie du pays, a encore déclaré Matata Ponyo.
Dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, la Banque mondiale a apprécié la gouvernance dans le secteur et en a félicité la RDC…
Bref, les différentes institutions financières qui suivent de près l’évolution de la RDC sont d’accord que les choses s’améliorent sur le plan économique.
Moins d’impact sur le vécu du Congolais
Interrogé sur l’impact de cette embellie économique sur le vécu du commun des mortels, le spécialiste des finances publiques, le professeur Makala a répondu :
C’est bien que les paramètres macro économiques soient positifs. Mais selon lui, pour avoir la situation économique réel du pays, ces paramètres doivent être mis en rapport avec des paramètres sociaux, c’est-à-dire avec le vécu quotidien du congolais.
Le professeur Makala a précisé :
Pendant cette année, quel a été le taux de scolarisation ? Le taux d’accès aux soins médicaux ? Comment le Congolais arrive à se sécuriser sur le plan alimentaire ? Et je crois qu’il ne faut pas continuer à offrir sur le plan national et international des images un peu rafistolées d’une réussite qui n’en est pas une sur le plan économique. Même dans des pays à tendance libérale lorsque les paramètres dits « macro économiques » sont positifs, on les met en évidence avec l’indice de développement humain et le développement de la société en général.
L’indice du développement humain doit être pris en compte. Le ministre des Finances a affirmé que « la RDC vient de loin et que pour que les quelques efforts qui sont faits soient perceptibles sur terrain, il faut encore beaucoup de reformes économiques. »
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