Procès Chebeya : Me Tujibikile soutient que Michel Mwila n’y est pour rien

Digital congo

09/05/2011

Réagissant au réquisitoire du ministère public qui soutient que sans l’assistance du commissaire Michel Mwila, Chebeya et Bazana ne seraient pas assassinés, Me Tujibikile Dianishayi voudrait connaître l’aide apportée à la bande par son client.

Le prévenu Michel Mwila est l’un des derniers prévenus à être défendus dans le procès qui oppose le ministère public aux assassins présumés des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi. A l’audience du jeudi 5 mai 2011, Mes Martin Tujibikile Dianishayi, Kasongo Bahati et Lunda Mbanza ont plaidé sa cause devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe.

Concernant la reconstitution des faits, Me Martin Tujibikile a fait remarquer aux juges que jusqu’à Mitendi, son client était enfermé dans le fourgon, et le ministère public ne lui a posé aucune question par rapport à l’assassinat de Floribert Chebeya.

Evoquant l’article 21 alinéa 4 du Code pénal ordinaire, et l’article 5 alinéa 4 du Code judiciaire militaire, l’avocat de Michel Mwila a fait voir aux juges que l’assistance vise ceux qui, soit par des discours tenus ou autres faits, ont provoqué directement à commettre l’infraction. Faisant parler la doctrine, Me Tujibikile a soutenu que son client n’est pas coauteur intellectuel ou moral. La preuve, a-t-il dit, en est que le ministère public n’a apporté aucun élément qui prouve ce que Mwila a provoqué.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense a souligné que le législateur donne beaucoup d’éléments pour que la provocation soit retenue, tels que les menaces et les machinations. Me Tujibikile Dianishayi a ensuite dit à la Cour : « Quand je lis tout le dossier, je tombe malade. Parce que je plaide pour un dossier vide ».

Par rapport à la décision de renvoi, cet avocat a affirmé que son client n’y est pour rien. Selon lui, il faut rechercher et poursuivre les personnes qui ont assassiné Floribert Chebeya, cet homme qui a lutté toute sa vie pour défendre la justice.

Me Tujibikile a ensuite ajouté que dans un procès pénal, les parties civiles n’ont pas de problèmes. Il a fini par faire cette prière à l’attention des juges : « C’est Jésus en personne qui plaide pour les prévenus qui sont ici. Nous vous prions tout simplement de dire le droit, et de le confronter aux faits ».